27 Juillet 2016
Je lis que nos députés Marie-Louise Fort et Guillaume Larrivé s’insurgent contre l’installation dans des hôtels de Sens et d’Appoigny de 64 migrants issus du camp de La Villette, à Paris, qui a été démantelé il y a quelques jours
Ils étaient plus de mille à La Villette et – comme le demandait le parti Les Républicains – le camp a été démantelé pour ne pas laisser autant de gens regroupés dans la précarité et l’insalubrité. Il a alors été décidé, d’autant que ces migrants campaient là en attente de papiers pour la France et non pour l’Angleterre, de les répartir sur le territoire – toujours comme le demandait le parti Les Républicains à juste titre – par petites unités plus faciles à gérer, tant au niveau accueil que formalités.
Ces gens sont des humains qui ont fui la guerre pour chercher un monde meilleur. Certes la France n’est pas l’Eldorado. Certes, la France – et l’Yonne également – ne peut accueillir toute la misère du monde. Mais 64 personnes… Sur 350 000 habitants… Est-ce toute la misère du monde ? Les premiers migrants installés à Joigny et Tonnerre font-ils parler d’eux ?
Facile d’être généreux quand ce sont les autres qui s’y collent me direz-vous… Mais pas de problème ! Dans un département qui se dépeuple parce que nos enfants n’ont pas tous envie de devenir artisans ou médecins, moi je prends… Si, dans ces 64 migrants - dont je rappelle que ce sont généralement des personnes ayant eu les moyens de partir et le courage d’affronter bien des malheurs pour vivre mieux - si donc, il y a des artisans peintres, plombiers (et oui, ils ne sont pas tous polonais), maçons, couvreurs ou des infirmiers, kinésithérapeutes, médecins (et oui, ils ne sont pas tous roumains), alors je prends, je loge, j’accueille et j’intègre ! Proportionnellement à la population de ma commune, même en en recevant un seul, je ferai un effort plus important que Sens.
Ainsi, au-delà de la compassion que nos origines chrétiennes devraient nous dicter ; au-delà des valeurs d'amour que cette culture chrétienne porte, valeurs qui nous exhortent à aimer notre prochain comme nous-même, à accueillir les hommes même s’ils ne nous ressemblent pas, à songer aux drames qu’ils ont vécu et à les aider à se reconstruire ; au-delà de ce qui fait de nous des hommes et non des barbares ; au-delà de l’absence d’amalgame prôné par toute personne responsable, moi je vous dis « saisissons cette chance, accueillons ces humains que la campagne ne rebute pas et qui nous seront reconnaissants de notre aide et seront heureux de vivre en paix !"
Un peuple ne peut se réduire à ses terroristes, même si je ne nie pas qu’ils existent… mais si l'on regarde bien, les terroristes sont souvent des jeunes ayant grandi chez nous, souvent convertis de fraiche date et, également, souvent dérangés mentalement – mais ne faut-il pas l’être pour se comporter ainsi ? Nous devons donc être attentif, analyser les risques… mais ne me dites pas que l’on ne peut le faire pour 64 personnes. Qu’on n’ait pas les moyens de vérifier plus de mille personnes sur un seul camp… mais 64 dans 2 communes ?
Alors je serai certainement traitée de tous les noms par ceux qui, sous prétexte de sécurité, évoquent surtout le rejet de ceux qui ne nous ressemblent pas… personnellement, le premier converti que j’ai rencontré, en région parisienne, il y a près de 15 ans, était tout à fait blanc et d‘origine française… il m’est donc facile de savoir que l’on ne peut pas faire d’amalgame.
Et 64 personnes sur 350 000… Est-ce que, vraiment, on ne peut pas prendre notre part dans l’effort national de gestion de ce flux migratoire?