Et bien voilà.
Vendredi dernier, je vous avais dit, à vendredi si je suis au second tour.
Nous sommes jeudi et vous savez tous maintenant que je ne repars pas au second tour.
La raison pour laquelle j’ai souhaité malgré tout faire cette réunion, c’est tout d’abord pour vous remercier, tous ici, qui m’avez aidé, qui m’avez supporté – au sens propre comme au figuré – et qui, pour clore le tout, avez voté pour moi. Mais c’est aussi pour expliquer les raisons de mon retrait.
Nous étions 828 dans le canton à croire au renouveau, à croire que l’on pouvait être fier d’habiter en Puisaye, à croire que l’on pouvait avoir de l’ambition pour notre canton.
Nous étions 828 et ils étaient 905 … petit écart …
Mais du côté de Jean Massé, Micheline Roche et Fabien Houyez, ils étaient 668 + 355 + 121 = 1 144
Oh, je sais, toutes les voix de Micheline Roche, surtout sur Saint Sauveur, ne se seraient pas reportées sur Jean Massé et quelques unes seraient venues nous appuyer. Mais combien ?
Bien sûr, des gens n’ont pas voté au premier tour qui seraient venus au second tour … mais combien pour moi et combien pour les autres ?
Bien sûr, les gens qui n’y croyaient pas auraient pu se motiver en voyant un si bon résultat. Mais combien ?
Or, si je me représentais au second tour, je n’avais plus le choix, il fallait gagner.
Pourquoi ?
Les maires, et nous le savons bien, voulaient, et veulent toujours André Grossier comme conseiller général.
C’est vrai, ils ne se sont pas tous représentés ou ne sont pas tous repassés, mais sur 11 à la communauté de communes, 6 sont repassés.
Si je me représentais et que je gagnais, ils l’auraient mal pris, mais ils auraient fini par l’accepter et auraient même oublié qu’un jour ils avaient fait campagne contre moi. J’en entends même déjà me dire qu’au fond d’eux-mêmes…, et qu’on les avait forcé à signer cette pétition pour Grossier, etc… mais vous connaissez aussi bien que moi la nature humaine.
Mais si je perdais … et si en plus, Jean Massé gagnait, alors il n’auraient pas eu de mots assez durs pour expliquer qu’on ne peut pas faire confiance à une étrangère, que je ne comprends rien aux mœurs du pays, que je ne suis qu’une arriviste qui me fiche de ce que pensent les élus.
Peu importe m’ont dit certains.
Et bien non.
Faire cela, c’était me mettre de façon sûre les maires à dos et donc ne pas pouvoir travailler avec eux, qui, je le rappelle sont déjà élus, eux.
Faire cela, c’était, si je suis élue dimanche à Saint Sauveur, ne pas pouvoir participer à la communauté de communes autrement qu’en pestiférée.
Faire cela, c’était être revancharde sans penser à l’avenir.
Or, si je me suis battue, si je me bats encore aujourd’hui, c’est parce que tout ce que je vous ai dit en réunion, je le pensais.
J’ai dit qu’il fallait développer économiquement le canton, et il le faut.
J’ai dit qu’il fallait développer le tourisme, et il le faut.
J’ai dit qu’il fallait défendre le collège et permettre à nos enfants d’avoir des formations adaptées au travail que nous pourrions développer en Puisaye, et il le faut.
J’ai dit qu’il fallait réfléchir aux transports en commun, et il le faut.
J’ai dit qu’il fallait développer les actions culturelles et il le faut.
Il est vrai qu’un conseiller général conscient de ces enjeux donne l’élan pour mener les actions nécessaires, mais il n’est pas le seul à agir.
Et c’est pourquoi je ne veux pas baisser les bras.
Cette action, nous pouvons la mener avec le conseiller général mais à travers d’autres instances. Je pense naturellement à la communauté de communes, mais aussi au Pays.
La communauté de communes a la compétence économique des communes, utilisons là et, de la communauté de communes, faisons en sorte que notre conseiller général agisse.
Le pays souhaite développer des zones d’activités, travaillons étroitement avec le Pays pour que notre canton ne soit pas oublié.
La communauté de commune dirige aujourd’hui ce qui fut l’office du tourisme de Saint Sauveur et qui n’est plus aujourd’hui qu’un syndicat d’initiative, refaisons le passer en office du tourisme et prenons notre avenir touristique en main.
Le Pays veut développer le tourisme en Puisaye, profitons-en et faisons en sorte que le conseiller général suive cette direction.
La formation est également une des actions que souhaite développer le Pays, accompagnons-le.
Le collège, là, ce sera plus dur, car il est vrai que le conseiller général, pour ce sujet, est très important. Et bien tant pis, soyons unis, regroupons les élus, soyons une force par le nombre, et nous irons directement voir le futur président du conseil général qui, soit dit en passant, est peut-être ici présent.
C’est pareil pour les transports en commun.
Quant aux actions culturelles, développons les au sein de chaque commune, unissons nos efforts au niveau de la communauté de communes, et nous pourrons faire quelque chose.
Comme vous le voyez, je ne perds pas confiance.
J’avais rencontré Mme Bonnard, la pharmacienne de Thury, qui me trouvait bien optimiste car ce qu’elle retenait du canton, c’est qu’il était mourant … belle image que l’on a de Thury. Mais pas de Saint Sauveur.
A Saint Sauveur, on sait que notre avenir est possible.
A Saint Sauveur, on sait que l’on a un potentiel énorme que l’on n’exploite pas.
Mais à Saint Sauveur, et les élections communales de dimanche dernier l’ont dit, on sait que la jeunesse n’est pas un handicap et que c’est avec elle que l’on pourra aller de l’avant.
De Saint-Sauveur et d’ailleurs, car d’autres que Saint Sauveur se réveillent, nous construirons l’avenir de notre canton parce que nous construirons l’avenir de notre communauté de communes.
Si je ne baisse pas les bras, c’est parce que je souhaite de tous cœur participer à ce réveil de notre canton.
Si je ne baisse pas les bras, c’est parce que je crois que je participerai à la vie communale de Saint Sauveur dès lundi prochain.
Si je ne baisse pas les bras, c’est parce que l’espoir que j’ai fait naître en vous se transformera, je le sais, en énergie pour agir chacun dans votre commune, chacun dans des associations comme vous le faites déjà souvent et que nous sommes, tous ici réunis, l’avenir de notre territoire.