Discours du 22 novembre 2007 - Lancement de campagne

23 Novembre 2007

Tout d’abord, merci d’être venu si nombreux. Cela me fait chaud au cœur et je pense que cette campagne sera passionnante.

Mais pourquoi est-ce que je souhaite me présenter aux élections cantonales de Saint Sauveur ?

Pour répondre à cette question, il me faut vous expliquer qui je suis et quelle a été ma démarche jusqu’à aujourd’hui.

Tout d’abord, je suis née en 1965 en région parisienne et ai grandi dans une petite commune de 2 500 habitants où mon père était conseiller municipal et ma mère s’occupait du centre d’action sociale.

J’ai eu la chance de faire des études d’ingénieur en travaux publics et je me suis assez naturellement orientée vers des missions pour les communes et les départements.

J’ai commencé par les travaux, puis la maîtrise d’œuvre et enfin l’assistance aux collectivités locales.

Cette démarche m’a toujours fait m’approcher d’un peu plus près de la décision politique et aujourd’hui, grâce à cette expérience progressive, je me sens capable d’exercer la responsabilité de Conseillère Générale.

Je vais, si vous le voulez bien, rappeler rapidement les attributions du Conseil Général.

Les compétences du Conseil Général portent sur : l’action sociale, les collèges, la formation, le développement économique, les routes, les transports, la protection de l’environnement et la sécurité.

Il est organisé autour de 5 commissions qui sont :

- La commission des finances, de l’économie, de l’emploi et des relations internationales

- La commission des équipements, des travaux et des transports collectifs

- la commission de l’aménagement rural, de l’agriculture et de l’environnement

- La commission de la solidarité départementale

- la commission des affaires culturelles, du tourisme, des sports et des actions éducatives

Qu’est-ce qu’un bon conseiller général ?

L’objectif du conseiller général est double. Il représente son canton au sein des instances départementales, les cinq commissions que je viens de décrire, à ce titre il participe aux choix politiques, et il veille à la mise en œuvre de ces choix au niveau du canton.

C’est donc un aller-retour permanent entre les instances départementales et le canton.

Un bon conseiller général doit donc posséder les qualités suivantes :

- Il doit avoir une vision globale du département … sinon comment participer activement aux différentes commissions ?

- Il doit bien sûr avoir une bonne connaissance de son canton et de la diversité de ses habitants et doit en aucun cas être stigmatisé comme le représentant sectoriel d’une profession

- Il doit aussi être ambitieux pour son canton et savoir défendre auprès du département les dossiers qui lui tiennent à coeur

- Il doit savoir monter ces dossiers et convaincre tous les partenaires du bien-fondé de son action. N’oublions pas qu’il y a 42 cantons dans l’Yonne et que chaque conseiller général a des projets pour son canton à faire financer … savoir convaincre est donc bien un enjeu majeur.

- Il doit être moteur dans la mise en place des actions décidées au niveau départemental

- Et, s’il doit savoir dire oui et aider les habitants du canton à résoudre leurs problèmes, il doit aussi savoir dire non et avoir le courage d’expliquer que tout n’est pas possible, tout n’est pas réalisable …

Si je souhaite me présenter aujourd’hui, c’est naturellement parce que je pense correspondre à ce profil.

Mon travail pour les collectivités locales consiste à les accompagner dans les montages de dossier, à les défendre pour obtenir des subventions, à négocier les critères de mise en oeuvre … tout ce qu’un conseiller général dans une zone rurale doit pouvoir faire seul. Il n’a en effet pas de budget, comme certaines grandes villes, pour payer des consultants dont c’est le métier.

Mon handicap, et j’aime autant le présenter tout de suite puisque c’est ce qui me sera reproché, c’est de n’être pas née ici … soit. Mais si je me suis installée ici, c’est parce que j’aime cette région. J’y ai été chaleureusement accueillie par ses habitants, et beaucoup de ceux qui sont ici m’ont adoptée et m’ont accompagnée dans mon apprentissage du canton …

Alors c’est vrai, je n’appelle pas encore les 4 500 électeurs du canton par leur prénom … mais personne ici ne le fait, car le canton évolue tous les jours.

Le rôle du conseiller général est d’être à l’écoute et à la portée de chacun, qu’il le connaisse ou non.

Mais maintenant, me direz-vous, c’est bien d’avoir les compétences pour devenir conseillère générale, encore faut-il avoir quelque chose à proposer.

Toutes les propositions que je vais vous faire tendent vers un seul et même objectif : Mieux vivre en Puisaye.

Pour mieux vivre en Puisaye, il nous faut des services publics adaptés, pour avoir des services publics adaptés, il nous faut être plus nombreux, pour être plus nombreux, il nous faut du travail. C’est donc par là que je vais commencer : Le Travail.

La communauté de communes a prévu de réaliser un pôle bois sur la zone d’activité de Saint Sauveur. C’est bien. Est-ce suffisant ? Non.

Aujourd’hui, nous profitons d’un accès facile à Paris et je ne suis pas un cas isolé qui choisit de travailler à Saint Sauveur, quitte à aller une fois par semaine dans la capitale. Je propose donc que l’on crée une pépinière d’entreprise qui loue des bureaux à des professions libérales ou des micro-entreprises avec mutualisation du secrétariat, de la photocopieuse, d’un standard, etc…

Il nous reste encore des commerces et des artisans. C’est bien. Est-ce suffisant ? Non.

Les artisans et les commerçants sont une force importante de notre économie locale. Il faut aider les premiers à se développer et les seconds à se maintenir dans nos villages.

Concernant l’artisanat, je propose de mettre en place une assistance pour aider les petites entreprises à répondre aux appels d’offres publics. Les dossiers administratifs demandés par les collectivités locales sont souvent un peu difficile à monter pour les petites structures. Je propose de mettre en place, pour l’ensemble des entreprises du canton qui en feront la demande, un accompagnement pour récupérer tous les documents administratifs nécessaires à ces dossiers. Il n’est pas logique qu’une entreprise de Bretagne, même si j’apprécie les bretons gagne des travaux d’assainissement sur le département. De même, cette aide pourra se poursuivre pour le suivi des recouvrements de facture. Il est clair que si c’est le conseiller Général qui veille à ce que la trésorerie paye dans les temps, cela porte plus que si c’est un petit entrepreneur.

Pour les commerces, je favoriserai la création d’une association cantonale des commerçants et la mise en place d’événements commerciaux à l’échelle du canton. Le département aide de telles initiatives, tout comme il aide le développement de l’artisanat.

Notre pays est un beau pays et beaucoup de touristes le traversent. C’est bien. Est-ce suffisant ? Non.

Le tourisme est un axe de développement clair. Il faut le faire avec prudence naturellement, car ce sont souvent des emplois saisonniers … mais certaines chambres d’hôtes arrivent à fonctionner aujourd’hui sur l’année grâce à l’activité de la chasse.

Le tourisme pourra d’autant mieux se développer que nous aurons une politique culturelle vive et dynamique. L’expérience d’art dans les cours et jardins, bien que se déroulant mi-octobre, a été un véritable succès. Les estivales de Puisaye drainent également un grand public, le couvent est une réussite. C’est en développant des projets ambitieux comme ceux-ci que nous pourrons créer une identité culturelle forte à la Puisaye.

Le tourisme encore, qui se développera d’autant mieux que nous respecterons notre territoire et lui garderons son identité d’écrin vert parsemé de forêts et d’étangs, son paysage rythmé de vallons colorés.

Le tourisme enfin avec la création d’une auberge de jeunesse. Un jeune qui passe ses vacances dans un endroit a tendance à y revenir plus tard avec sa famille. Savez-vous qu’il n’y a qu’une auberge de jeunesse dans l’Yonne ? Elle est à Vézelay. Je pense que nous pouvons favoriser le développement d’un tel projet sur notre canton.

Mais si l’on veut être plus nombreux, il nous faut préserver un certain nombre de service aux publics … plus encore que de service public.

Gérard Morisset travaille activement à la création d’une maison de santé qui regrouperait médecins et professions médicales. C’est bien. Est-ce suffisant ? Non.

En effet, cette maison de santé doit faciliter l’implantation de médecin, mais encore faut-il qu’un médecin veuille s’installer. Il existe aujourd’hui des solutions permettant d’aider un étudiant pendant ses études en contrepartie de quoi il vient s’installer dans la région qui l’a aidée. Je propose de mettre en place ce système pour ne pas en arriver à la désertification médicale qui nous attend d’ici deux ans si l’on ne se bouge pas.

De même, il ne nous faut pas perdre nos commerces de village. Nous pourrions proposer aux repreneurs de gérer un certain nombre de services au public, comme les services postaux. Cela pourrait rendre plus intéressant de reprendre un petit magasin dans un village car cela crée un passage obligé. On achète son pain en allant porter son courrier, on achète ses timbres et on en profite pour faire ses courses, prendre un café et discuter avec ses voisins. Et pour nous, c’est un service ouvert toute la journée et non deux heures par jour.

Les exemples notamment des restaurants installés à Lainsecq et Sainte Colombe prouvent que l’activité peut fonctionner lorsque la personne qui s’empare du projet a l’énergie de le développer. Le restaurant de Sainte Colombe vivotait, ce n’était pas la fatalité, aujourd’hui cela fonctionne, ce n’est pas le hasard.

Mais si l’on veut être plus nombreux, il faut proposer une meilleure Offre de transport.

Il existe un système bien développé de transports scolaires. C’est bien. Est-ce suffisant ? Non.

Dans d’autres départements se sont développés des systèmes de transports par minibus ou par taxi, permettant de relier régulièrement les villages à la métropole la plus proche. Pour notre canton, ce serait un trajet vers Auxerre via Toucy.

Cela permettrait :

- à de jeunes couples de s’installer sans multiplier les moyens de locomotions ;

- aux adolescents de ne pas être forcément pensionnaires s’ils font leurs études à Auxerre ;

- aux anciens qui ne conduisent plus de rester chez eux sans être obligatoirement dépendants de leurs voisins pour aller faire leurs courses.

Naturellement, je ne promets pas un bus toutes les heures, mais je pense que un ou deux bus le matin et un ou deux l’après-midi pourraient être une première solution.

Etre plus nombreux, c’est aussi ce qui nous permettra de conserver nos classes dans les villages et, bien entendu, notre collège. En effet, il y a un gros besoin de collège dans le nord du département et, si le conseil Général peut construire un nouveau bâtiment, il ne maîtrise pas l’augmentation de l’équipe pédagogique et il faut dans ce cas répartir différemment cette équipe dans le département. La solution de facilité consisterait à fermer l’un des collèges où le nombre d’élèves est faible. Seule une action forte au sein du Conseil Général nous permettra de conserver notre collège. Nous serons en concurrence avec St Fargeau et Bléneau pour le maintien de notre collège. J’ai l’énergie pour me battre à ce sujet … une énergie aussi forte que celle des deux autres conseillers généraux concernés … nous ferons en sorte de conserver ces trois collèges et Saint Sauveur ne fera pas les frais d’un manque de représentativité au sein des instances de décision.

Enfin, je souhaite aussi faire que la population du canton ne soit pas coupée des décisions prises, tant pour le canton que pour le département.

Ainsi, je m’engage à faire deux fois par an une réunion publique.

La première aura lieu en fin d’année, pour faire le bilan des actions réalisées par le département, dans l’ensemble de l’Yonne et plus particulièrement pour notre canton.

La seconde aura lieu vers le mois d’avril pour présenter le budget qui aura été voté par les instances départementales et expliquer les actions que l’assemblée aura décidé d’entreprendre, tant au niveau de l’Yonne là encore qu’au niveau du canton.

Naturellement, et cela dans la continuité de ce que pouvait faire Gérard Morisset, je serai à la disposition de toute personne qui aura besoin de mon aide et de mon soutien.

Par ailleurs, je proposerai, tous les trimestres, une réunion d’information sur un sujet lié aux services auxquels nous pouvons avoir accès comme les crédits d’impôts, le CESU, les directives comme les diagnostics obligatoires pour vendre une maison, les aides possibles etc… en effet, il existe tout un arsenal de règlements, d’aides diverses et de services mais nous ignorons bien souvent comment les appliquer ou comment en bénéficier.

De même, je proposerai de faire un accueil des nouveaux habitants du canton au cours duquel leur sera expliqué l’organisation de notre territoire (pays, canton, communauté de communes) et tout ce qui existe : les transports, les musées – musée Colette gratuit pour les habitants de Saint Sauveur, la carte pass yonne - les manifestations culturelles, les associations, les aides aux entreprises parce que nous sommes en Zone de Revitalisation Rurale etc… J’ai personnellement appris les exonération de charge sociale en cas d’embauche sur internet … l’urssaf a oublié de me dire que je pouvais ne pas lui payer les charges qu’elle me demandait …

Naturellement, ce que je vous propose n’aura pas d’incidence sur la fiscalité du département. Des budgets existent sur les points que j’ai développés et ils ne demandent qu’à être attribués à des porteurs de projets convaincus et convaincants. Je vous rappelle les 42 cantons et les 42 conseillers généraux qui défendent leurs projets … il faut, pour l’emporter, une véritable énergie, un professionnalisme fort. Naturellement, avoir le soutien de la présidence du Csoneil Général est un plus.

Ces idées, je vous les soumets. Elles ne sont pas définitivement arrêtées et je suis ouverte à la discussion pour les améliorer et enrichir ce programme de vos propositions.

Dans le cadre de ma campagne, je propose donc, à partir du 10 décembre et jusqu’à la fin janvier, de rencontrer les différentes associations et les professionnels de chaque secteur représenté dans le canton. C’est au travers des discussions que nous aurons que je pourrai compléter ce programme.

Et naturellement, à partir de février, je reviendrai vers vous à travers des réunions publiques. Parce que toutes les communes du canton comptent pour moi, je viendrai dans chaque village vous présenter le programme définitif et débattre avec vous de celui-ci.

Maintenant, j’ai assez parlé et j’ai la gorge sèche, alors je vous propose de boire avec moi le verre de l’amitié, nous poursuivrons ainsi cette soirée en entamant le dialogue que je souhaite être celui qui s’installera si vous m’élisez le 9 mars prochain.